Médiéval Academy : quand je serai grand, je serai chevalier!
Qui n'a jamais rêvé, dans son enfance, de devenir chevalier, combattant vaillament le vilain dragon, ou la belle princesse qui attend que son prince vienne la délivrer au péril de sa vie ? Ceux qui ne sont pas dans ce cas, il va falloir s'y mettre... pour les autres, vous allez enfin réaliser votre souhait! Enfin l'un d'entre-vous!
Bienvenue à la Médiéval Académie! Ici, pas le temps de trainasser. Car un seul sera choisi par le roi pour être adoubé chevalier (ou chevaliérisé, comprenne qui pourra). Et pour cela, il faudra s'entrainer dur et sortir vainqueur des joutes, terrasser le grand dragon rouge, s'intruire dans la bibliothèque, faire preuve de générosité auprès des plus démunis, courtiser la princesse et... faire de la lèche au roi (et pas l'inverse, attention)! Malheureusement, les journées sont courtes et vous ne pourrez tout faire en même temps. Il faudra faire des choix mais attention, vous ne saurez jamais où en sont vos concurrents, et les résultats ne seront connus qu'au tout dernier moment!
"Monsieur, comment on fait pour devenir chevalier ? " me demanderez-vous ! Aller, on se lance dans le gameplay, qui brille par sa simplicité : il s'agit ici d'un mélange de jeu de plateau et de draft. Le draft, pour les non initiés, est un système ou chacun choisi une carte dans un tas qu'il a en main et passe les cartes restante au voisin (de droite par exemple) tandis qu'il reçoit les cartes restantes de son autre voisin (celui de gauche, toujours par exemple). Chacun choisi ainsi les cartes jusqu'à ce que les tas soient répartis entre tous les joueurs. Cela implique un choix double : quelle carte je prends, car c'est celle qui m'intéresse le plus, mais aussi quelle carte je laisse passer et que mon voisin pourra choisir ?
Photo de draft
Donc on a la partie draft, mais aussi la partie plateau. En effet, les cartes choisie permettent d'avancer sur les différents plateaux du jeu. Ce système permet de découper chaque tour en 3 phase : draft, utilisation des cartes (4 sur 5 uniquement, le choix est parfois douloureux), résolution des points.
Le première chose à noter est que chaque joueur possède 5 cartes mais n'en joue que 4, ce qui constitue une première frustration (positive pour le jeu). Mais il faut également ajouter le fait qu'il y a en tout 7 plateaux. Chaque prétendant chevalier ne pourra donc avancer que sur 4 plateaux par tour. Du fait de ces deux contraintes, le choix est souvent cornélien, et les stratégies souvent perturbées par les choix des autres.
La seconde chose est que chaque plateau à son propre "timing" : certains rapportent des points à chaque tour, d'autres uniquement au tour 3 et 6, d'autres encore au dernier tour, tandis que les derniers rapportent des malus. Il faut donc savoir jongler entre les plateaux (c'est une expression hein!), en fonction des tours, et ne pas prendre trop de retard par rapport aux concurrents sous peine d'être puni lourdement en fin de partie.
Enfin, les scores de chacun sont gardés secrets toute la partie durant, ce qui ajoute une bonne dose de piment... et quelques surprises lorsque l'on se rend compte que le joueur sur lequel on s'est acharné n'était pas le plus dangereux concurrent ! Bref, une mécanique bien pensée, très fluide pour un tour par tour. Attention cependant à ne pas mettre trop longtemps pour choisir les cartes, sous peine de voir la partie s'éterniser plus que nécessaire.
Un gros plus du jeu est qu'il possède des règles alternatives. Celles-ci utilisent le verso des plateaux de jeu, ce qui augmente considérablement la durée de vie du jeu. Pour le moment, nous n'avons pas testé cette variante, nous mettrons à jour nos commentaires une fois que nous aurons eu l'occasion de l'essayer.
Parlons maintenant du matériel, car il en vaut vraiment la peine (voir photo ci-dessus). On s'en rend compte dès l'ouverture de la boîte, avec des planches entières de petits accessoires pour imerger davantage dans l'univers médiéval décalé que propose le jeu. Un compte-tour parchemin, une épée pour désigner le premier à jouer, une fultitude de pions bouclier pour compter les points, des jetons en bois, de magnifiques plateaux superbement illustrés, tout autant que l'ensemble des cartes aux dessins riches en détails cocasses qui rendent encore plus agréable l'expérience de jeu. Bref, un matériel complet, aussi sympathique visuellement que le laisse suggérer la boîte de jeu elle-même.
Pour conclure, un jeu très sympathique, facile d'accès et pas trop long (encore une fois, si on ne met pas 3 plombes pour choisir les cartes) qui demande un minimum de stratégie sans que cela soit oppressant. Pour tout vous dire, c'est même un coup de coeur de Madame Z... un très joli jeu donc qui, de plus, possède une bonne durée de vie avec la variante de règle. A ne pas louper !
