La couronne d'Emara : le casse-tête d'un roi
Beaucoup d'entre-nous ont ri et pleuré en compagnie des personnages Disney, avec en tête de fil un certains Mufasa plein de sagesse qui déclare à son petit lionceau "Un jour viendra où le soleil éteindra sur moi sa lumière et se lèvera pour faire de toi le nouveau roi !". Et si, à la manière de Simba, vous étiez le successeur d'un Roi aimé, gouvernant un paisible royaume ? C'est ce que vous propose La couronne d'Emara, le jeu de Benjamin Schwer, illustré par Denis Lohauser. Il est édité et distribué par Matagot, qui ont eu la gentillesse de nous le faire découvrir en avant-première, juste avant sa sortie ce vendredi 20 Septembre. Chaussez bottine, sellez chevaux, et partons en quête du royaume d'Emara dont la couronne attend le digne successeur.
La couronne d'Emara, quel est ce jeu ?
La couronne d'Emara est un jeu qu'on peut classer dans la catégorie Expert. En effet, il offre un joyeux casse-tête aux joueurs. C'est un jeu qui mêle gestion de ressource, planification d'actions et mouvements. Le tout s'organise sur 2 plateaux, ce qui force à faire des choix et à jongler entre les différentes actions possible. On va devoir souvent choisir entre produire d'une part, ou dépenser et scorer de l'autre, avec un système de double scoring qui offre cette frustration que l'on recherche souvent dans ces jeux à l'Allemande.
Il est calibré pour des parties de 1 à 4 joueurs, à partir de 14 ans, et avec une durée annoncée de 45 min (compter 1h/1h15 pour la première partie). Les règles sont denses, avec beaucoup d'éléments à intégrer, mais bien rédigées et claires. Ce genre de jeux où quand on commence à jouer, on se dit "ah oui, finalement, c'est pas si compliqué". Ce qui rend le jeu expert, c'est le nombre de choix qui s'offrent à nous à chaque tour, et c'est un vrai plaisir qui vient nous titiller les neurones.
Date de sortie : 20 Septembre 2019
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La couronne d'Emara, le contexte
La couronne d'Emara nous plonge donc dans un royaume paisible. Gouverné avec sagesse par son vieux roi, le roi Théodorus, il est épargné des guerres, de la famine, et toute autre joyeuseté moyenâgeuse. Son âge avançant, il cherche son héritier... peut-être vous ! Mais attention, lâcher les bottes du souverain ne sera d'aucune utilité. Pour poursuivre son oeuvre, il cherche celui qui sera le plus à l'écoute de son peuple. Aussi, c'est ce dernier que vous devrez convaincre pour accéder au titre suprême. Vous devrez donc superviser la récolte des ressources et les dépenser judicieusement pour le bien être de vos sujets. Le tout sans oublié de construire suffisamment d'habitations pour les accueillir confortablement ! Et oui, dans le royaume d'Emara, nous sommes couronné pour nos actes, et non pour nos promesses...
La couronne d'Emara, le matériel de jeu
Le matériel du jeu est vraiment très bon. La seule chose que je regrette, c'est le carton de rangement à l'intérieur de la boîte qui ne sert pas à grand chose à mon avis (il est arrivé très abîmé chez moi, c'est peut-être ce qui fait mon ressenti) et il manque peut-être un ou deux sacs plastiques... mais sinon, c'est vraiment du beau matos. Un carton bien épais et solide, des pièces en bois suffisamment différenciées pour ne pas générer de confusion pendant le jeu. Les ressources sont en bois également, et profilées pour chaque ressources.
Ce qui m'a le plus convaincu, c'est le travail sur le plateau. Tout d'abord, celui-ci est modulaire, ce qui apporte une très bonne rejouabilité au jeu. En plus de ça, il est superbement illustré avec une vue en contre-plongé, qui nous donne l'impression de surplomber la ville mais aussi la partie campagne... vraiment HYPER réussi. Enfin, malgré toutes les informations sur le plateau, tout est clair. L'icono est soignée, très simple à comprendre, et permet de bien visualiser toutes les options qui s'offrent à nous. Et si cela ne suffit pas, le verso du plateau est en mode "sepia", de manière à faire ressortir encore plus l'iconographie... bref, c'est vraiment bien réalisé tout ça :-)
La couronne d'Emara, le système de jeu
On ne va pas entrer dans le détails du système de jeu, en énumérant toutes les actions et toutes les cartes différentes qui sont présentes dans le jeu... il y en a trop, et ça vous laisse la surprise. Mais concrètement, voici comment cela se passe :
Le jeu se déroule en 6 manches. Chaque manche se découpe en 3 tours de jeu par joueur. Pour cela, chaque joueur est équipé d'un deck de 9 cartes, chaque deck étant identiques pour tous les joueurs. Les cartes qui composent ce deck sont des cartes actions, et vont permettre de gagner des ressources, faire des mouvements supplémentaires ou réaliser des actions plateaux à coût réduit.
Pour une manche, chaque joueur va avoir 3 cartes en main. Chacun leur tour, les joueur vont choisir une de ces cartes et la placer dans un slot vide du plateau personnel. Ils vont alors pouvoir :
- Réaliser l'action de la carte
- Réaliser le mouvement associé au slot
- Réaliser des actions bonus (elles sont au nombre de 3, on peut faire 1 fois chaque action)
Tout cela peut-être réalisé dans n'importe quel ordre, ce qui permet d'ajouter une profondeur tactique très intéressante.
Ensuite, tout se passe sur les plateaux communs. Chaque joueur va avoir un émissaire sur chaque plateau. Cet émissaire, en se déplaçant sur les différents lieux va pourvoir les activer, et ainsi permettre de réaliser les actions correspondantes à ces lieux.
Sur la partie campagne, il s'agira de collecter des ressources : blé, tissu, pierre et bois. On pourra également y faire du pain, et embaucher des artisans, qui augmenteront la production lors de chaque activation.
Du côté ville, on va scorer. On pourra offrir des ressources au roi pour recevoir des chevalières, ou à l'église pour recevoir des livres, ou encore vendre ces ressources au marché contre de l'or. Puis, on dépensera ces ressources, livres, chevalières et or dans les différents lieux pour gagner en notoriété auprès des citoyens. Dans le chantier de construction, on dépensera pierre, bois et pain pour gagner des points de bâtiment et de citoyen. Au marché, on pourra échanger des livres pour récolter des points de citoyens tandis qu'au château, ils nous donneront des points de bâtiment. A cela s'ajoute les 3 actions bonus qui nous permettent d'échanger des chevalières et pièces d'or contre des titres de noblesse, de recruter les fameux artisans ou d'engager un des conseillers présent autour du plateau ville, donnant ainsi des bonus soit instantanés, soit long terme, soit les deux.
Bref, une bonne petite salade de point comme on les aime. MAIS, ce qui est intéressant, c'est le système de double scoring avec les points de citoyen et les points de bâtiment. Car c'est le score le PLUS BAS en fin de partie qui sera le nôtre. On est donc obliger de jongler constamment pour marquer des points partout, sous peine de se retrouver avec un des deux scoring à la traîne, pour le plus grand bonheur de nos adversaires.
A la fin de la 3e manche, le deck étant vide, on mélange la défausse pour faire une nouvelle pioche. Puis on recommence jusqu'à la fin de la 6e manche qui annonce la fin de partie !
Jeu Demain, tu en penses quoi ?
Nous avons testé le jeu en mode 2 joueurs. Et honnêtement, dès la première partie, il tourne très bien. Nous avons fini la partie avec un goût de reviens-y incroyable dans la bouche, tant les tours s'enchaînent de manière très fluide et l'envie de faire mieux, d'optimiser davantage se fait sentir. On sent tout de suite que de nombreuses stratégies peuvent fonctionner... et quand on sait que le plateau est modulaire et peut changer à chaque partie, on ne doute pas une seconde de la rejouabilité de celui-ci. Un très très bon jeu à l'Allemande, tactique ET stratégique, qui mêle parfaitement déplacement, anticipation, planification et optimisation. Les cartes événements associées à l'aléatoire des 3 cartes en main ajoutent un besoin d'adaptation plaisant. La couronne d'Emara fait partie de ces jeux qui donnent envie de tester, encore et encore, sans jamais pouvoir réellement en faire le tour. Bref, il est vraiment bon... ou du moins, nous, on adore !!!
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