Kingdomino : Etendre son royaume... quelle tuile!

Il est des jeux qui, dès leur sortie, font beaucoup parler. C’est très souvent le cas lorsqu’il est inscrit le nom de code “Bruno Cathala” sur la boîte, au niveau de la citation des auteurs. Kingdomino n’échappe pas à la règle et on peut constater une petite déferlante sur les réseaux sociaux, où les photos de carrés colorés (ou formes géométriques s’en approchant plus ou moins ^^) construits autour d’un petit château pululent. Alors jetons un oeil sans plus tarder à ce petit phénomène pour voir ce qu’il a dans le ventre.

Le contexte:

Nous sommes ici sur un jeu aux règles très simples (elles tiennent d’ailleurs sur 3 pages format quasi A5), où il sera question, en tant que seigneur, d’étendre son royaume afin d’avoir le plus prestigieux. Celui-ci sera constitué de parcelles de différents type de terrain, qu’il faudra relier, à la manière des dominos, en connectant les terrains identiques. Mais attention, toutes les parcelles ne rapportent pas la même quantité de prestige, et les seigneurs des environs convoiteront les mêmes terres que vous!​

​Le système de jeu:

L’avantage de Kingdomino est la simplicité de ses règles. Celles-ci sont assimilées très rapidement (1/4 d’heure) et rendent le jeu accessible à tous. Vraiment à tous, car même notre célèbre Madame Z déclare avec vigueur “c’est un des jeux auxquels je déteste le moins jouer!”... bref, on est au max ^^. Joue également la durée! En effet, le jeu en lui-même est aussi très rapide, une partie pouvant durer entre 15 et 20 minutes. Mais comment ça se passe?

Chaque joueur va commencer avec un chateau, posé sur une tuile d’une case (c’est d’ailleurs la seule tuile d’une case, les autres étant toutes des tuiles de 2 cases). A chaque tour, les joueurs vont, à tour de rôle, poser une tuile sur leur domaine en respectant plusieurs règles. Principalement, il faudra que la tuile posée soit connectée à une autre par un terrain commun (champ contre champ, forêt contre forêt, etc...). Il existe en tout 6 types de terrain:

- Les champs en jaune

- Les forêts en vert avec des arbres

- Les prairies, en vert avec des moutons

- Les marais, en gris-marron

- Les mines, en noir

- Les lacs, en bleu

La tuile de base sur laquelle est posée le château est, ici aussi, unique, car c’est une tuile joker, qui permet de connecter tout type de terrain.​

​Comment choisit-on les tuiles que l’on joue? C’est encore une fois très simple. Le système adopté est une sorte de draft ouvert. Chaque tour, 3 ou 4 tuiles (selon le nombre de joueur) vont être dévoilées. Les joueurs vont, chacun leur tour, choisir une tuile en posant leur petit roi meeple sur la tuile désirée, libérant ainsi la tuile du tour précédent. Celle-ci est alors posée dans le royaume, afin de l’agrandir, toujours en respectant les règles de pose.​

​La petite subtilité qui donne tout son sens à ce jeu est que le premier joueur change à chaque tour. Comment? Car les tuiles sont, à leur dos, dotées d’un numéro. Ce numéro va permettre de définir dans quelle ordre les tuiles seront posées sur la table de jeu. Le numéro le plus bas à gauche, jusqu’au plus élevé à droite. Et à chaque tour, c’est le meeple le plus à gauche qui commence à choisir la tuile suivante. Vous l’aurez compris, se placer sur la gauche donne un avantage de taille étant donné qu’il permet de jouer en premier, et donc de choisir la tuile qui sera la plus pertinente pour son royaume. A l’inverse, choisir la tuile la plus à droite implique obligatoirement de ne pas avoir le choix le tour d’après: on sera obligé de prendre la tuile restante.

Mais alors, quel intérêt de prendre une tuile placée tout à droite? Premièrement, il est possible que ce soit la seule tuile que vous pourrez connecter à votre royaume et/ou que ce soit celle qui vous arrange le plus en termes de type de terrain. Mais surtout, c’est sur les tuiles avec les numéros les plus élevées que se trouvent les bâtiments!

Hein, quoi? Des bâtiments? Mais t’as jamais parlé de bâtiments!! C’est quoi?

Alors les bâtiments sont des cases spécifiques qui vont permettre de donner de la valeurs à vos terrains. Par exemple, les champs auront besoin d’un moulin pour rapporter du prestige, les forêts de scieries, etc... sans quoi, vos efforts auront été vains et vos terrains n’auront aucune valeur. Afin de faciliter leur identification, outre les dessins, ces infrastructures possèdent entre 1 et 3 couronnes sur leur case, qui auront une influence sur le décompte des points.

Justement, venons-en au décompte: comment marque-t-on des points de prestige? Ici encore, c’est très simple. Il faut connecter un maximum de tuile d’un même terrain, en intégrant au moins un bâtiment afin de donner de la valeur à ces tuiles. En fin de partie, on appliquera pour chaque terrain la formule suivante:

Nombre de points = Somme des couronnes du même terrain * nombre de cases du terrain.

A cela, s’ajoute 2 règles additionnelles (pour moi indispensable) qui ajoutent respectivement 10 points et 5 points lorsque le chateau se situe exactement au centre du royaume et lorsque le carré est complet, c’est-à-dire qu’aucune tuile n’a été défaussée. Car oui, il sera parfois impossible de positionner une tuile dans son royaume. Dans ce cas, la tuile sera défaussée et définitivement perdue... ainsi que les points qui vont avec.

Voici un exemple pour le décompte des points :

- Prairie : 2 x 2 = 4

- Forêt : 6 x 1 = 6

- Champs : 5 x 1 = 5

- Lac : 3 x 1 = 3

- Marais : 3 x 2 = 6

- Mines : 2 x 3 = 6

- Château au centre + carré complet : 10 + 5

Nous arrivons donc à un total de 45 points.

Le matériel de jeu:

Dans ce petit jeu, le matériel est comme les règles... il est simple. Si vous aimez les gros jeux, remplis de tuiles, de cubes en bois, de grands plateaux, etc... ce n’est pas avec Kingdomino que vous trouverez chaussure à votre pied. Malgré tout, les illustrations colorées sont agréables et les tuiles, en carton très épais et vernis, ont une finition qui semblent leur offrir une bonne durée de vie.

On ne s’attardera pas davantage sur ce point, ce n’est de toute façon pas le point différenciant du jeu.

Jeu demain, t'en penses quoi?

D’une manière générale, Kingdomino est un bon petit jeu, qui a de nombreux atouts. Il est simple à prendre en main et permet de faire une petite partie rapide pendant l’apéro, voire d’en enchaîner quelques-unes pendant un trajet en train. Il est également parfait pour initier un non joueur ou des enfants.

Par contre, pour les gamers plus confirmés, c’est un jeu qui pourra laisser un petit goût de “pas assez”. Il n’y a rien pour apporter davantage de complexité et on se laissera souvent porté par le hasard des sorties de dominos. Non pas qu’un gamer n’appréciera pas, mais disons qu’il considérera plus ce jeu (et c’est le cas pour moi) comme un petit passe-temps facile à sortir quand on a pas le temps de faire autre chose. Il manque peut-être un côté optimisation, avec des bâtiments spéciaux ou des objectifs cachés voire des cartes additionnelles pour faire des coups fourrés pour ajouter plus de fun.

Bref, Kingdomino est un jeu agréable, qu’on conseille à tous les amateurs peu expérimentés ou à ceux qui cherchent un jeu pour des parties très courtes, qui peuvent se jouer en 1/4 d’heure, le tout à un prix abordable!

Pour les règles en vidéo, c'est par ici

Si vous êtes convaincus par le jeu, vous pourrez l'acheter ici

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